Merci au Docteur CLEMENT pour cette narration qui retrace l'histoire passionnante de cette oeuvre humaine...
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Le Rayon de Soleil de Cannes ® a été créé par Monsieur et Madame FORT en 1935.
L’inspirateur de l’ensemble des Rayons de Soleil a été Maître Henri ROLLET.
Avocat, il assurait depuis 1882 la défense, en correctionnelle, de nombreux enfants. Passionné, il était devenu «l’avocat des gosses».
Il avait personnellement fondé le sauvetage de l’enfance et de l’adolescence pour les garçons, à Paris. Puis La Tutélaire à Issy-les-Moulineaux pour les filles et les jeunes enfants).
Il avait participé à l’élaboration de la loi du 29 juillet 1912, instaurant en France, les tribunaux pour enfants. Il en avait rédigé les décrets d’application. Il présida ce premier tribunal pour enfants pendant la guerre. Il y siégea jusqu’à sa retraite, puis y redevint "l’avocat des enfants".
Une association des amis d’Henri ROLLET a été fondée à Paris en 1914, reconnue d’utilité publique en 1920.
Avocat, il assurait depuis 1882 la défense, en correctionnelle, de nombreux enfants. Passionné, il était devenu «l’avocat des gosses».
Il avait personnellement fondé le sauvetage de l’enfance et de l’adolescence pour les garçons, à Paris. Puis La Tutélaire à Issy-les-Moulineaux pour les filles et les jeunes enfants).
Il avait participé à l’élaboration de la loi du 29 juillet 1912, instaurant en France, les tribunaux pour enfants. Il en avait rédigé les décrets d’application. Il présida ce premier tribunal pour enfants pendant la guerre. Il y siégea jusqu’à sa retraite, puis y redevint "l’avocat des enfants".
Une association des amis d’Henri ROLLET a été fondée à Paris en 1914, reconnue d’utilité publique en 1920.
Les origines
Alban FORT est né près de Béziers le 7 février 1911. Fils de cheminot, aîné de 4 enfants, il joue au rugby, s’inscrit chez les scouts de France. Son totem y sera « Loup ». Cela traduit, peut-être, une ambiance de hardiesse mesurée mais décidée qui émanait de lui (en tous cas, c’est l’impression qu’il me donnera plus tard). Après ses études secondaires, il entreprend des études de droit. Jeune adulte, sa vocation sociale est affirmée.
Germaine LONG est née le 31 janvier 1911, (100 rue Monge, Paris XIV). Cette parisienne est une fille de la Meuse. Sa grand’mère habite Vaucouleurs, la patrie de la « Bonne Lorraine » où il semble que l’on ne s’engage pas à la légère. Germaine a passé là les années de guerre.
De retour, ce qu’elle fait à Paris ressemble fort à ce qui se fait à Béziers. Elle s’engage dans le scoutisme. Elle est cheftaine de louveteaux à Drancy. Son totem est « écureuil ». Elle participe, avec une cousine, à l’organisation d’une des toutes premières colonies de vacances dans le Morvan.
Elle se lie d’amitié avec Renée REMANDE, découvre la personnalité et l’action d’Henri ROLLET. Ce dernier est alors Président du tribunal pour enfants de la Seine. Renée fait, auprès de lui, fonction de secrétaire bénévole. Elle a entraîné Germaine à une audience, et lui a tout expliqué…
Renée REMANDE parcourt la France pour faire connaître les convictions et les projets de Me ROLLET : les jeunes, privés de soins familiaux, s’en trouvent frustrés et marginalisés, mais nul atavisme n’entrave irrémédiablement leur devenir.
Ces « graines de violence », cultivées avec l’attachement et le respect dus à chacun, peuvent s’épanouir en hommes et en femmes estimables.
A Cannes, elle suscite la création d’une section locale de « l’Association des Amis d’Henri ROLLET ».
A Strasbourg, une auditrice est captivée : Mme MORY. Dès sa jeunesse, elle avait été au service de l’enfance handicapée, avant de militer au sein de la « Croix Bleue ». Elle avait, par la suite, possédé un hôtel, revendu au décès de son mari. Restée seule avec sa fille, elle avait recueilli des enfants en situations précaires. Le cadre, proposé par Me ROLLET, comble son attente.
Il faut trouver des locaux. Elle dispose d’un capital.
Les voici, avec Renée REMANDE, à la veille de Noël 1932, sous un ciel gris, à Guebwiller, à la découverte d’une maison adéquate. Elles approchent. Une éclaircie illumine la bâtisse. « Si ça marche ici, on appellera ça le Rayon de Soleil » …
Ça a marché !
Revenons l’année précédente en Cerdagne, près de Montlouis, à Enweigt, en 1931. La compagnie des chemins de fer du midi y organise régulièrement une colonie de vacances. Germaine dirige la section filles, Alban, à distance convenable, la section garçons. Ils ont 20 ans et comparent leurs idéals.
En 1932, ils s’y retrouvent, cette fois avec Odette, sœur d’Alban. Ils ont de longues entrevues. Il en résulte un programme limpide : se marier et actualiser l’enseignement de Me ROLLET.
Le mariage eut lieu le 7 avril 1934 à Paris. Le 23, ils intégraient Guebwiller, ouvert depuis 6 mois, sous la direction de Mme MORY.
Germaine LONG est née le 31 janvier 1911, (100 rue Monge, Paris XIV). Cette parisienne est une fille de la Meuse. Sa grand’mère habite Vaucouleurs, la patrie de la « Bonne Lorraine » où il semble que l’on ne s’engage pas à la légère. Germaine a passé là les années de guerre.
De retour, ce qu’elle fait à Paris ressemble fort à ce qui se fait à Béziers. Elle s’engage dans le scoutisme. Elle est cheftaine de louveteaux à Drancy. Son totem est « écureuil ». Elle participe, avec une cousine, à l’organisation d’une des toutes premières colonies de vacances dans le Morvan.
Elle se lie d’amitié avec Renée REMANDE, découvre la personnalité et l’action d’Henri ROLLET. Ce dernier est alors Président du tribunal pour enfants de la Seine. Renée fait, auprès de lui, fonction de secrétaire bénévole. Elle a entraîné Germaine à une audience, et lui a tout expliqué…
Renée REMANDE parcourt la France pour faire connaître les convictions et les projets de Me ROLLET : les jeunes, privés de soins familiaux, s’en trouvent frustrés et marginalisés, mais nul atavisme n’entrave irrémédiablement leur devenir.
Ces « graines de violence », cultivées avec l’attachement et le respect dus à chacun, peuvent s’épanouir en hommes et en femmes estimables.
A Cannes, elle suscite la création d’une section locale de « l’Association des Amis d’Henri ROLLET ».
A Strasbourg, une auditrice est captivée : Mme MORY. Dès sa jeunesse, elle avait été au service de l’enfance handicapée, avant de militer au sein de la « Croix Bleue ». Elle avait, par la suite, possédé un hôtel, revendu au décès de son mari. Restée seule avec sa fille, elle avait recueilli des enfants en situations précaires. Le cadre, proposé par Me ROLLET, comble son attente.
Il faut trouver des locaux. Elle dispose d’un capital.
Les voici, avec Renée REMANDE, à la veille de Noël 1932, sous un ciel gris, à Guebwiller, à la découverte d’une maison adéquate. Elles approchent. Une éclaircie illumine la bâtisse. « Si ça marche ici, on appellera ça le Rayon de Soleil » …
Ça a marché !
Revenons l’année précédente en Cerdagne, près de Montlouis, à Enweigt, en 1931. La compagnie des chemins de fer du midi y organise régulièrement une colonie de vacances. Germaine dirige la section filles, Alban, à distance convenable, la section garçons. Ils ont 20 ans et comparent leurs idéals.
En 1932, ils s’y retrouvent, cette fois avec Odette, sœur d’Alban. Ils ont de longues entrevues. Il en résulte un programme limpide : se marier et actualiser l’enseignement de Me ROLLET.
Le mariage eut lieu le 7 avril 1934 à Paris. Le 23, ils intégraient Guebwiller, ouvert depuis 6 mois, sous la direction de Mme MORY.
GUEBWILLER, SOULTZ, et CANNES
GUEBWILLER
Le foyer est plein. Les enfants viennent surtout de la région parisienne. Il y a déjà des enfants juifs, chassés d’Allemagne par la montée du nazisme.
Mme MORY confie aux FORT un groupe de six jeunes israélites. Ils louent un petit appartement, rue de l’Yser. Ils y rentrent le soir avec leurs protégés. Dans la journée, ils se familiarisent avec la gestion d’une maison.
Au bout de quelques mois, ils se sentent en mesure d’ouvrir leur propre foyer.
SOULTZ
C’est un village voisin. Les FORT y louent une maison de cinq pièces, sous-sol, grenier, jardin. Quelques meubles proviennent de Paris, des caisses complètent. Un menuisier fabrique deux tables. Un autre confectionne, à crédit, quinze lits sommaires à dix neuf francs pièce (débours 165 € ).
L’argent provient de l’activité de Renée REMANDE. On dépense « au plus juste », complétant par des cueillettes, des élevages sur place et même … des leçons de Français à de jeunes alsaciens.
Les premiers enfants viennent de la région parisienne. Les deux premières assistantes sociales de police amènent Jeannine. Ni repos, ni vacances, ni salaire, mais, ce temps là, nous devions le regretter toute notre vie » diront – ils plus tard…
Le 17 décembre 1934, mourait, ruiné, à l’hôpital, Me Henri ROLLET. Il avait sacrifié ses biens, perdu ses deux filles. Sa dernière joie avait été l’émergence des premiers foyers.
L’œuvre est lancée. Les enfants sont accueillis. En avril 1935, ils sont une quinzaine. Le foyer s’équipe peu à peu.
Madame FORTIN, présidente de la section cannoise des « Amis d’Henri ROLLET » conduit à Soultz un petit grassois. Sur place, elle constate l’insuffisance du local, l’impossibilité de s’étendre.
Elle remarque l’accent biterrois d’Alban FORT qui fait vibrer sa fibre méridionale. Il faut créer un vaste foyer à Cannes ; elle s’y engage !
Le 26 juin 1935, le Journal Officiel mentionne donc la création d’une association dite « Rayon de Soleil de Cannes, dont le but est de secourir l’enfance malheureuse, l’éduquer et la mettre en état de gagner sa vie ».
CANNES
Le 26 septembre 1935, une vieille 5 CV Citroën réussit à atteindre Cannes. En descendent les FORT, Jeannine, Pierre, Sylvain, et Wolf, chien sans race, recueilli sur le Ballon d’Alsace. Tout a été préparé. Alban FORT était venu repérer la maison.
La villa Marie-Joseph
Le foyer cannois ouvre le 1 octobre, avenue Montrose : 17 pièces, garage, terrain de 2000 m2, 550 F de loyer mensuel (327€).
Les enfants sont élevés « en famille », en insistant sur leurs liens : correspondants, mouvements de jeunesse. Il y a, entre autres, une troupe de « louveteaux », dirigée par une jeune fille issue de la « Gentry » Britannique : Alice WEMYSS.
Des relations de confiance s’établissent entre l’ex et l’actuelle cheftaine. Mme FORT lui confie un groupe de filles.
Il y a aussi les marrainages, les parrainages, individuels ou collectifs tels ceux du collège de jeunes filles de Cannes, du lycée de jeunes filles de Nice, de la classe de philo du lycée de Cannes…
Il n’y a pas de prix de journée ; les débuts sont difficiles.
Madame FORTIN, femme d’officier a quitté Cannes car son mari a été muté. Les FORT se sentent seuls.
Le président de l‘association, Maître MOUNIER, a accueilli l’œuvre à Cannes. Il dira, plus tard, qu’il s’était interrogé sur le devenir de ce jeune couple, qui subordonnait tout, à un idéal peut-être irréalisable, puis, conquis, qu’il avait adhéré. Il resta en poste pendant 15 ans, jusqu’à son décès.
En 1939 : vingt quatre enfants ; la villa est saturée.
On amène des enfants, mais aussi des bébés. On accepte tout et tous. Il faudrait une pouponnière !
Le foyer est plein. Les enfants viennent surtout de la région parisienne. Il y a déjà des enfants juifs, chassés d’Allemagne par la montée du nazisme.
Mme MORY confie aux FORT un groupe de six jeunes israélites. Ils louent un petit appartement, rue de l’Yser. Ils y rentrent le soir avec leurs protégés. Dans la journée, ils se familiarisent avec la gestion d’une maison.
Au bout de quelques mois, ils se sentent en mesure d’ouvrir leur propre foyer.
SOULTZ
C’est un village voisin. Les FORT y louent une maison de cinq pièces, sous-sol, grenier, jardin. Quelques meubles proviennent de Paris, des caisses complètent. Un menuisier fabrique deux tables. Un autre confectionne, à crédit, quinze lits sommaires à dix neuf francs pièce (débours 165 € ).
L’argent provient de l’activité de Renée REMANDE. On dépense « au plus juste », complétant par des cueillettes, des élevages sur place et même … des leçons de Français à de jeunes alsaciens.
Les premiers enfants viennent de la région parisienne. Les deux premières assistantes sociales de police amènent Jeannine. Ni repos, ni vacances, ni salaire, mais, ce temps là, nous devions le regretter toute notre vie » diront – ils plus tard…
Le 17 décembre 1934, mourait, ruiné, à l’hôpital, Me Henri ROLLET. Il avait sacrifié ses biens, perdu ses deux filles. Sa dernière joie avait été l’émergence des premiers foyers.
L’œuvre est lancée. Les enfants sont accueillis. En avril 1935, ils sont une quinzaine. Le foyer s’équipe peu à peu.
Madame FORTIN, présidente de la section cannoise des « Amis d’Henri ROLLET » conduit à Soultz un petit grassois. Sur place, elle constate l’insuffisance du local, l’impossibilité de s’étendre.
Elle remarque l’accent biterrois d’Alban FORT qui fait vibrer sa fibre méridionale. Il faut créer un vaste foyer à Cannes ; elle s’y engage !
Le 26 juin 1935, le Journal Officiel mentionne donc la création d’une association dite « Rayon de Soleil de Cannes, dont le but est de secourir l’enfance malheureuse, l’éduquer et la mettre en état de gagner sa vie ».
CANNES
Le 26 septembre 1935, une vieille 5 CV Citroën réussit à atteindre Cannes. En descendent les FORT, Jeannine, Pierre, Sylvain, et Wolf, chien sans race, recueilli sur le Ballon d’Alsace. Tout a été préparé. Alban FORT était venu repérer la maison.
La villa Marie-Joseph
Le foyer cannois ouvre le 1 octobre, avenue Montrose : 17 pièces, garage, terrain de 2000 m2, 550 F de loyer mensuel (327€).
Les enfants sont élevés « en famille », en insistant sur leurs liens : correspondants, mouvements de jeunesse. Il y a, entre autres, une troupe de « louveteaux », dirigée par une jeune fille issue de la « Gentry » Britannique : Alice WEMYSS.
Des relations de confiance s’établissent entre l’ex et l’actuelle cheftaine. Mme FORT lui confie un groupe de filles.
Il y a aussi les marrainages, les parrainages, individuels ou collectifs tels ceux du collège de jeunes filles de Cannes, du lycée de jeunes filles de Nice, de la classe de philo du lycée de Cannes…
Il n’y a pas de prix de journée ; les débuts sont difficiles.
Madame FORTIN, femme d’officier a quitté Cannes car son mari a été muté. Les FORT se sentent seuls.
Le président de l‘association, Maître MOUNIER, a accueilli l’œuvre à Cannes. Il dira, plus tard, qu’il s’était interrogé sur le devenir de ce jeune couple, qui subordonnait tout, à un idéal peut-être irréalisable, puis, conquis, qu’il avait adhéré. Il resta en poste pendant 15 ans, jusqu’à son décès.
En 1939 : vingt quatre enfants ; la villa est saturée.
On amène des enfants, mais aussi des bébés. On accepte tout et tous. Il faudrait une pouponnière !
La guerre
En août 1939, Alban FORT, lieutenant de chasseurs alpins, est mobilisé. Son unité est dirigée vers la Norvège, mais, depuis l’Ecosse, est ramenée vers la France. En mai 40, il est fait prisonnier du coté de Saint Valery en Caux
Il est acheminé vers le centre de regroupement des prisonniers de guerre. A Arras, il rencontre François HUMBLOT, jeune aumônier militaire de l’infanterie coloniale, ordonné prêtre en 1938, qui a été capturé du coté de Chartres. Ils sont transférés à l’oflag V.A, près de Heilbronn, dans le Wurtemberg.
Il se trouve là un millier d’officiers. Une sorte d’université s’y constitue : à tour de rôle, chacun expose son savoir. Un magistrat a parlé de l’enfance délinquante qu’il a qualifiée de «mauvaise graine».
C’en est trop pour Alban FORT, qui fera deux exposés : le premier sur « Les gosses de la rue » et les efforts d‘Henri ROLLET. Le deuxième, destiné à « transformer l’essai », a pour titre : «Le Rayon de Soleil : une expérience de sauvetage de l’enfance malheureuse».
Le discours séduit la grande majorité. Quelques co-détenus connaissent l’œuvre. Ils témoignent.
Un « cercle d’étude des problèmes de l’enfance » est créé. On y examine entre autres, un projet qu’avait conçu Alban FORT, sur le modèle de « Bridge of Weir » qu’il avait observé en Ecosse : un village d’enfants, comportant une direction centrale, assumant les tâches générales et administratives, et des pavillons centrés sur leur rôle éducatif, structure que les circonstances ne permettront pas de réaliser.
7 août 1941, Alban FORT est libéré en priorité. Ce père de famille de 23 enfants « intéresse » la Croix Rouge. Trois lui sont personnels … et le tribunal l’a fait tuteur de vingt autres ! Il rentre à Cannes, avec le fruit d’une collecte de 43.000 F (11 900 €).
Madame FORT n’a aucunement ralenti l’activité. En juin 1940, l’Italie entrée en guerre, les enfants sont écartés de la zone frontalière. Elle les a emmené dans le Gard, à Vauvert, accueillis dans une propriété agricole. Après quelques semaines, la situation a été jugée compatible avec le retour à Cannes. Et l’activité a repris sa croissance. Pourtant, de mai à septembre 1940, « Ecureuil » était inquiète, sans nouvelles de son mari.
Lors du retour de captivité, Alban. FORT trouve la maison « pleine et en parfait état de marche ». Madame FORT veut toujours avoir sa pouponnière. A peine réunis, les FORT s’attaquent à cette tâche.
Il est acheminé vers le centre de regroupement des prisonniers de guerre. A Arras, il rencontre François HUMBLOT, jeune aumônier militaire de l’infanterie coloniale, ordonné prêtre en 1938, qui a été capturé du coté de Chartres. Ils sont transférés à l’oflag V.A, près de Heilbronn, dans le Wurtemberg.
Il se trouve là un millier d’officiers. Une sorte d’université s’y constitue : à tour de rôle, chacun expose son savoir. Un magistrat a parlé de l’enfance délinquante qu’il a qualifiée de «mauvaise graine».
C’en est trop pour Alban FORT, qui fera deux exposés : le premier sur « Les gosses de la rue » et les efforts d‘Henri ROLLET. Le deuxième, destiné à « transformer l’essai », a pour titre : «Le Rayon de Soleil : une expérience de sauvetage de l’enfance malheureuse».
Le discours séduit la grande majorité. Quelques co-détenus connaissent l’œuvre. Ils témoignent.
Un « cercle d’étude des problèmes de l’enfance » est créé. On y examine entre autres, un projet qu’avait conçu Alban FORT, sur le modèle de « Bridge of Weir » qu’il avait observé en Ecosse : un village d’enfants, comportant une direction centrale, assumant les tâches générales et administratives, et des pavillons centrés sur leur rôle éducatif, structure que les circonstances ne permettront pas de réaliser.
7 août 1941, Alban FORT est libéré en priorité. Ce père de famille de 23 enfants « intéresse » la Croix Rouge. Trois lui sont personnels … et le tribunal l’a fait tuteur de vingt autres ! Il rentre à Cannes, avec le fruit d’une collecte de 43.000 F (11 900 €).
Madame FORT n’a aucunement ralenti l’activité. En juin 1940, l’Italie entrée en guerre, les enfants sont écartés de la zone frontalière. Elle les a emmené dans le Gard, à Vauvert, accueillis dans une propriété agricole. Après quelques semaines, la situation a été jugée compatible avec le retour à Cannes. Et l’activité a repris sa croissance. Pourtant, de mai à septembre 1940, « Ecureuil » était inquiète, sans nouvelles de son mari.
Lors du retour de captivité, Alban. FORT trouve la maison « pleine et en parfait état de marche ». Madame FORT veut toujours avoir sa pouponnière. A peine réunis, les FORT s’attaquent à cette tâche.
Villa CLEMENTINE
Une grande villa, dite « Villa Clémentine », dans un parc de quatre hectares, est inoccupée. Elle appartient à une américaine, Mme HILLES, qui s’est retirée outre-atlantique. Alice WEMYSS, amie commune intervient. La villa est prêtée.
Une pouponnière de 15 places y est inaugurée en juin 1962 par le préfet des Alpes Maritimes. Les bébés saturent et sursaturent couramment la pouponnière.
Le foyer accueille 35 enfants. Tous sont intégrés à ce modèle de « grande famille », enfants du couple et enfants d’ailleurs réunis. Ils sont amenés par le commissariat de police, les parents en difficulté, les services de l’assistance à l’enfance qui proposent les jeunes les plus « difficiles », qu’ils ne peuvent confier à une famille d’accueil « ordinaire ».
La propriété comporte deux bassins où la baignade est autorisée, bien utile l’été car la plage est zone militaire.
L’effectif des écoles est volontairement dispersé. Dans le grand salon, un instituteur fait la classe à vingt deux enfants. Les sirènes d’alerte interrompent parfois les leçons.
Le 3 mai 1943, l’association est reconnue « d’intérêt public ».
L’intendance reste un vrai problème. On s’aide des légumes du jardin (que Wolff défendra contre des voleurs au prix de sa vie), des châtaignes que l’on retourne cueillir dans le Gard, du soja (riche en protides) du Gers, des noix de Corrèze, un petit élevage est entretenu.
Une pouponnière de 15 places y est inaugurée en juin 1962 par le préfet des Alpes Maritimes. Les bébés saturent et sursaturent couramment la pouponnière.
Le foyer accueille 35 enfants. Tous sont intégrés à ce modèle de « grande famille », enfants du couple et enfants d’ailleurs réunis. Ils sont amenés par le commissariat de police, les parents en difficulté, les services de l’assistance à l’enfance qui proposent les jeunes les plus « difficiles », qu’ils ne peuvent confier à une famille d’accueil « ordinaire ».
La propriété comporte deux bassins où la baignade est autorisée, bien utile l’été car la plage est zone militaire.
L’effectif des écoles est volontairement dispersé. Dans le grand salon, un instituteur fait la classe à vingt deux enfants. Les sirènes d’alerte interrompent parfois les leçons.
Le 3 mai 1943, l’association est reconnue « d’intérêt public ».
L’intendance reste un vrai problème. On s’aide des légumes du jardin (que Wolff défendra contre des voleurs au prix de sa vie), des châtaignes que l’on retourne cueillir dans le Gard, du soja (riche en protides) du Gers, des noix de Corrèze, un petit élevage est entretenu.
Les enfants juifs
Il eut été trop dangereux d’en laisser à Guebwiller. Renée REMANDE les avait regroupés en zone libre, dans les petits villages de Gréolières ou Coursegoule, dans l’arrière pays cannois, répartis en petites unités indépendantes.
Il y en avait aussi, en permanence, une douzaine à Cannes. Ceux-ci n’étaient pas cachés, allaient en classe, passaient des examens, jusqu’au baccalauréat, sous des identités d’emprunt, en vue d’un avenir espéré.
De fait, il existait, à Nice, un réseau d’entraide très actif, apparu en 1942, après les premières rafles importantes organisées par la milice.
Un certain Moussa ABADI, étudiant en lettres, devenu pour la circonstance « Marcel », une certaine Odette ROSENSTOCK, jeune docteur en médecine, devenue « Odette », recueillaient les enfants qui avaient pu échapper à l’arrestation de leurs parents. Des amis, parents, témoins, voisins, concierges, etc, les leur amenaient.
Non violents, ils avaient obtenu l’appui de l’évêque de Nice : Monseigneur Paul REMOND, lequel leur avait attribué un bureau, (avec sortie vers l’arrière). Il rédigeait avec eux, de sa belle écriture reconnaissable, des tickets de rationnement, émettait même, (o seigneur !), de faux certificats de baptême, mariage, etc... Il acceptait des risques très réels, affirmant que le ciel comprendrait, et que, s’ils devaient tous y monter précocement, ils seraient en bonne compagnie œcuménique.
Il les avait investis de fonctions qui leur donnaient accès aux services et congrégations soumises à son autorité, ce qui ouvrit de multiples possibilités. C’est ainsi que les enfants passaient, au couvent des Clarisses, le temps nécessaire pour apprendre leur nouvel état civil et, à ne plus réagir à l’appel inopiné de leur vrai nom, que le ton soit impératif, confidentiel, amical… Entre-temps, d’autres filières établissaient d’autres papiers.
Nous apprenons seulement en 2004, que monsieur MASCARELLO, alors fonctionnaire à la mairie d’Antibes, mais entré dans la résistance dès 1942, venait de recevoir la médaille des justes, et avait été félicité par le Député-Maire, le Dr LEONETTI, pour avoir détourné l’usage des tampons nécessaires à la confection des vrais-faux papiers d’identité.
Ils étaient ensuite confiés à des personnes de confiance, des lieux d’accueil, souvent protestants, dans toutes les localités de la région : Nice, Cannes, Grasse, Thorenc, etc…
Le 8 septembre 1943, l’Italie capitule. Ses soldats repassent la frontière, emmenant le plus possible d’enfants juifs pour les mettre en sécurité.
Deux jours après, l’ancien commandant de Drancy, bras droit d’EICHMANN déclenche à Nice une véritable « chasse à l’homme ». Les scènes dramatiques sont banales. Des gens sont déculottés dans la rue. 1819 personnes sont envoyées à Auschwitz.
Les allemands font savoir que toute personne, aidant des juifs, sera déportée et « traitée en ennemi ».
Ce risque était clair et assumé. Il y eut quelques alertes à Cannes : interrogatoires par la police, ou, plus grave, visite de la milice, mais sans conclusion vraiment fâcheuse. Des assemblées interdites sont dénoncées à la Gestapo, qui les transforme en «souricières». Alban FORT doit se rendre à l’une d’elles. Le retard d’un autobus évite la catastrophe générale.
Certains enfants purent quitter le foyer à partir de 1943, confiés à d’autres structures, des amis ; certains quittèrent la France : deux passèrent en Espagne ….. Les deux derniers partirent en août 1946. L’un des deux était « Serge » dont les parents avaient été déportés ; conscient de sa situation, des risques, sensible aux soins dont il était entouré, il a noué avec « maman écureuil », une relation forte.
Le « Réseau Marcel » a pu épargner la vie de 527 enfants. Le foyer Cannois y a contribué directement pour trente trois.
Il y en avait aussi, en permanence, une douzaine à Cannes. Ceux-ci n’étaient pas cachés, allaient en classe, passaient des examens, jusqu’au baccalauréat, sous des identités d’emprunt, en vue d’un avenir espéré.
De fait, il existait, à Nice, un réseau d’entraide très actif, apparu en 1942, après les premières rafles importantes organisées par la milice.
Un certain Moussa ABADI, étudiant en lettres, devenu pour la circonstance « Marcel », une certaine Odette ROSENSTOCK, jeune docteur en médecine, devenue « Odette », recueillaient les enfants qui avaient pu échapper à l’arrestation de leurs parents. Des amis, parents, témoins, voisins, concierges, etc, les leur amenaient.
Non violents, ils avaient obtenu l’appui de l’évêque de Nice : Monseigneur Paul REMOND, lequel leur avait attribué un bureau, (avec sortie vers l’arrière). Il rédigeait avec eux, de sa belle écriture reconnaissable, des tickets de rationnement, émettait même, (o seigneur !), de faux certificats de baptême, mariage, etc... Il acceptait des risques très réels, affirmant que le ciel comprendrait, et que, s’ils devaient tous y monter précocement, ils seraient en bonne compagnie œcuménique.
Il les avait investis de fonctions qui leur donnaient accès aux services et congrégations soumises à son autorité, ce qui ouvrit de multiples possibilités. C’est ainsi que les enfants passaient, au couvent des Clarisses, le temps nécessaire pour apprendre leur nouvel état civil et, à ne plus réagir à l’appel inopiné de leur vrai nom, que le ton soit impératif, confidentiel, amical… Entre-temps, d’autres filières établissaient d’autres papiers.
Nous apprenons seulement en 2004, que monsieur MASCARELLO, alors fonctionnaire à la mairie d’Antibes, mais entré dans la résistance dès 1942, venait de recevoir la médaille des justes, et avait été félicité par le Député-Maire, le Dr LEONETTI, pour avoir détourné l’usage des tampons nécessaires à la confection des vrais-faux papiers d’identité.
Ils étaient ensuite confiés à des personnes de confiance, des lieux d’accueil, souvent protestants, dans toutes les localités de la région : Nice, Cannes, Grasse, Thorenc, etc…
Le 8 septembre 1943, l’Italie capitule. Ses soldats repassent la frontière, emmenant le plus possible d’enfants juifs pour les mettre en sécurité.
Deux jours après, l’ancien commandant de Drancy, bras droit d’EICHMANN déclenche à Nice une véritable « chasse à l’homme ». Les scènes dramatiques sont banales. Des gens sont déculottés dans la rue. 1819 personnes sont envoyées à Auschwitz.
Les allemands font savoir que toute personne, aidant des juifs, sera déportée et « traitée en ennemi ».
Ce risque était clair et assumé. Il y eut quelques alertes à Cannes : interrogatoires par la police, ou, plus grave, visite de la milice, mais sans conclusion vraiment fâcheuse. Des assemblées interdites sont dénoncées à la Gestapo, qui les transforme en «souricières». Alban FORT doit se rendre à l’une d’elles. Le retard d’un autobus évite la catastrophe générale.
Certains enfants purent quitter le foyer à partir de 1943, confiés à d’autres structures, des amis ; certains quittèrent la France : deux passèrent en Espagne ….. Les deux derniers partirent en août 1946. L’un des deux était « Serge » dont les parents avaient été déportés ; conscient de sa situation, des risques, sensible aux soins dont il était entouré, il a noué avec « maman écureuil », une relation forte.
Le « Réseau Marcel » a pu épargner la vie de 527 enfants. Le foyer Cannois y a contribué directement pour trente trois.
Villa MONTBRILLANT
En 1945, Madame HILLES demande que sa villa Clémentine lui soit rendue. A nouveau, Alice WEMYSS fournit l’occasion providentielle : elle vient d’hériter de sa mère, une maison de trente pièces dans un parc de plus d’un hectare sur la colline dite « La croix des gardes » en lisière de Cannes.
Elle la met à la disposition de l’œuvre, moyennent le loyer de 1 franc par an. Elle ne veut rien d’autre. Elle le fait en mémoire de son père, qui aurait été heureux, dit-elle, que sa maison soit occupée par les enfants d’une œuvre qu’il admirait.
Il sera seulement possible de lui offrir un dédommagement symbolique, en obtenant que la municipalité débaptise l’« Avenue Montbrillant » et la renomme « Avenue Wester Wemyss », nom de son père (il avait signé l’armistice de Rethonde en 1918 à la droite du Maréchal Foch).
Cette fois, le déménagement est conséquent. Il « ne dure que 4 jours » grâce aux 2 camionnettes prêtées par la mairie.
La vie à Montbrillant, exemple familial
Les FORT ont géré Montbrillant pendant 31 ans. Le principe de base était de mener une vie familiale : entourer les enfants, les scolariser, créer des liens, les aider à poursuivre des études ou à trouver un métier. Des centaines d’enfants sont passés par Montbrillant. Le registre des entrées mentionne 1281 noms.
Les FORT agissaient avec bienveillance et compréhension, savaient féliciter et encourager, mais il leur arrivait de s’exprimer assez vivement lorsqu’un principe était transgressé.
Après la sortie, les liens n’étaient pas rompus. Il y eut à Paris, un petit appartement que les sortants pouvaient occuper quelques mois. Ils restaient conseillés et aidés dans la mesure possible.
Bien entendu, ils étaient toujours accueillis avec chaleur, et un motif de fierté était de les revoir, accompagnés de mari ou femme, à qui ils voulaient faire connaître Montbrillant.
Avec un recul de 25 à 30 ans, ils constataient, avec satisfaction, que la délinquance des jeunes était apparemment nulle. Il n’y eut pas de mariage entre les anciens, élevés en frères et sœurs.
En 1950, au décès du président MOUNIER, Maître LEVY-BRISSAC avait pris sa succession. Madame STEHELIN, épouse d’un médecin qui avait prêté son concours, lui succéda. Le 18 juin 1962, le Dr Marcel CLEMENT, répondant à l’appel d’Alban FORT, prit la suite.
L’équipe, resserrée autour de « Loup et Ecureuil », évoquait un milieu familial. Elle comportait, entre autres, « Denise », la secrétaire, comptable, confidente omnisciente.
François HUMBLOT était intégré à l’équipe. Libéré d’Allemagne en 1941, il avait rejoint l’armée d’Afrique, débarqué à Saint Raphaël, remonté la France avec les troupes de Delattre jusqu’à Colmar, été encore présent dans les durs combats de l’Authion, dans l’arrière pays niçois. Démobilisé, il rejoint Cannes en 1946.
Il a rendu tous les services et rempli tous les rôles qu’imposaient les circonstances : économe, secrétaire, comptable, éducateur, conducteur de bus, etc…
Précis, il disait sa messe à 6 heures dans une clinique voisine, et tenait minutieusement fiches et registres. Il nous sidérait par sa capacité à trouver instantanément des documents, même anciens.
Au fil des années, pendant 47 ans, il devait devenir le personnage tutélaire du foyer, détenteur de notre mémoire. Il est décédé en juin 1995
Elle la met à la disposition de l’œuvre, moyennent le loyer de 1 franc par an. Elle ne veut rien d’autre. Elle le fait en mémoire de son père, qui aurait été heureux, dit-elle, que sa maison soit occupée par les enfants d’une œuvre qu’il admirait.
Il sera seulement possible de lui offrir un dédommagement symbolique, en obtenant que la municipalité débaptise l’« Avenue Montbrillant » et la renomme « Avenue Wester Wemyss », nom de son père (il avait signé l’armistice de Rethonde en 1918 à la droite du Maréchal Foch).
Cette fois, le déménagement est conséquent. Il « ne dure que 4 jours » grâce aux 2 camionnettes prêtées par la mairie.
La vie à Montbrillant, exemple familial
Les FORT ont géré Montbrillant pendant 31 ans. Le principe de base était de mener une vie familiale : entourer les enfants, les scolariser, créer des liens, les aider à poursuivre des études ou à trouver un métier. Des centaines d’enfants sont passés par Montbrillant. Le registre des entrées mentionne 1281 noms.
Les FORT agissaient avec bienveillance et compréhension, savaient féliciter et encourager, mais il leur arrivait de s’exprimer assez vivement lorsqu’un principe était transgressé.
Après la sortie, les liens n’étaient pas rompus. Il y eut à Paris, un petit appartement que les sortants pouvaient occuper quelques mois. Ils restaient conseillés et aidés dans la mesure possible.
Bien entendu, ils étaient toujours accueillis avec chaleur, et un motif de fierté était de les revoir, accompagnés de mari ou femme, à qui ils voulaient faire connaître Montbrillant.
Avec un recul de 25 à 30 ans, ils constataient, avec satisfaction, que la délinquance des jeunes était apparemment nulle. Il n’y eut pas de mariage entre les anciens, élevés en frères et sœurs.
En 1950, au décès du président MOUNIER, Maître LEVY-BRISSAC avait pris sa succession. Madame STEHELIN, épouse d’un médecin qui avait prêté son concours, lui succéda. Le 18 juin 1962, le Dr Marcel CLEMENT, répondant à l’appel d’Alban FORT, prit la suite.
L’équipe, resserrée autour de « Loup et Ecureuil », évoquait un milieu familial. Elle comportait, entre autres, « Denise », la secrétaire, comptable, confidente omnisciente.
François HUMBLOT était intégré à l’équipe. Libéré d’Allemagne en 1941, il avait rejoint l’armée d’Afrique, débarqué à Saint Raphaël, remonté la France avec les troupes de Delattre jusqu’à Colmar, été encore présent dans les durs combats de l’Authion, dans l’arrière pays niçois. Démobilisé, il rejoint Cannes en 1946.
Il a rendu tous les services et rempli tous les rôles qu’imposaient les circonstances : économe, secrétaire, comptable, éducateur, conducteur de bus, etc…
Précis, il disait sa messe à 6 heures dans une clinique voisine, et tenait minutieusement fiches et registres. Il nous sidérait par sa capacité à trouver instantanément des documents, même anciens.
Au fil des années, pendant 47 ans, il devait devenir le personnage tutélaire du foyer, détenteur de notre mémoire. Il est décédé en juin 1995
Le Comité Parisien
Les prisonniers de guerre furent libérés progressivement ; nombre d’entre eux se retrouvèrent à Paris, et décidèrent de créer un lien entre eux et avec Cannes.
Le 23/10/1945, sous l’impulsion du colonel Havard, de Mme De Cugnac, de Mr Viot, ils constituèrent ce comité qui ne voulut pas être une association autonome, mais, plus simplement, une dépendance de l’association de Cannes reconnue d’utilité publique. Des relations de Madame Fort et de sa famille s’y joignirent.
Ils collectaient des fonds et organisaient une vente annuelle, à la fondation Rotschild, la cité universitaire, les locaux de l’association Rhin et Danube, la Maison de la chimie, La salle de la rue des Saints pères, puis depuis 1973, la salle des fêtes de la mairie de Saint Mandé.
Le 23/10/1945, sous l’impulsion du colonel Havard, de Mme De Cugnac, de Mr Viot, ils constituèrent ce comité qui ne voulut pas être une association autonome, mais, plus simplement, une dépendance de l’association de Cannes reconnue d’utilité publique. Des relations de Madame Fort et de sa famille s’y joignirent.
Ils collectaient des fonds et organisaient une vente annuelle, à la fondation Rotschild, la cité universitaire, les locaux de l’association Rhin et Danube, la Maison de la chimie, La salle de la rue des Saints pères, puis depuis 1973, la salle des fêtes de la mairie de Saint Mandé.
Oeuvre laïque
Compte tenu des antécédents de scoutisme des FORT, et la présence d’un prêtre, on serait tenté de conclure que l’œuvre était catholique. Elle était laïque, ou œcuménique, chacun restant libre de pratiquer son athéisme ou sa religion, avec seulement, l’impérieuse obligation de respecter les convictions de l’autre. Aucun prosélytisme ne fut donc exercé.
La spiritualité n’était pas enseignée « ex cathedra ». Elle était surtout démontrée par un humanisme agissant, un engagement, une « présence » parfaitement perceptible par les enfants, comme par les nombreuses personnes qui ont connu et aidé l’œuvre. Telle cette voisine qui, chaque jour, pendant des années, a offert le lait de la pouponnière.
« Ceux de mon, sang, ceux de mon cœur », disait Alban, parlant de leurs sept enfants et des accueillis élevés ensemble, avec quelques concessions peu voyantes telles que d’être admis à la table parentale en certaines occasions. Le personnel éducatif était logiquement réduit au minimum.
« Ils ont droit à la vie et à la joie ». Ils le disaient, l’imprimaient et le gravaient. Cette devise fut leur référence pendant plus de 40 ans. Elle peut paraître un peu surannée à notre époque, qui avoue plus facilement sa technicité que son émotion.
Et puis, même si nous ne le ressentons plus ainsi, à l’époque, il était vraiment question de vie !
La spiritualité n’était pas enseignée « ex cathedra ». Elle était surtout démontrée par un humanisme agissant, un engagement, une « présence » parfaitement perceptible par les enfants, comme par les nombreuses personnes qui ont connu et aidé l’œuvre. Telle cette voisine qui, chaque jour, pendant des années, a offert le lait de la pouponnière.
« Ceux de mon, sang, ceux de mon cœur », disait Alban, parlant de leurs sept enfants et des accueillis élevés ensemble, avec quelques concessions peu voyantes telles que d’être admis à la table parentale en certaines occasions. Le personnel éducatif était logiquement réduit au minimum.
« Ils ont droit à la vie et à la joie ». Ils le disaient, l’imprimaient et le gravaient. Cette devise fut leur référence pendant plus de 40 ans. Elle peut paraître un peu surannée à notre époque, qui avoue plus facilement sa technicité que son émotion.
Et puis, même si nous ne le ressentons plus ainsi, à l’époque, il était vraiment question de vie !
La Scolarisation, la Santé, les Vacances
La scolarisation
Tels ceux d’une famille, les enfants de Montbrillant sont conduits dans les écoles, répartis pour éviter qu’ils ne forment un groupe clos. Ils sont ainsi moins « différents » des autres et plus à même de nouer des amitiés personnelles. Ils fréquenteront ainsi jusqu’à onze écoles différentes.
En fonction des résultats, ils sont encouragés à poursuivre, ou sont orientés vers des activités plus concrètes. Il n’existe pas de limite d’âge ni de durée de séjour strictement définies.
Nous possédons les traces d’interventions auprès des employeurs ou des administrations pour recommander, obtenir des formations, des contrats d’embauche.
La santé
De nombreux médecins cannois ont offert leurs services : ophtalmo, ORL, généralistes, neurologues, pédopsychiatre, etc, et pédiatres, évidemment.
Il y eut de rudes moments quand, par exemple, une épidémie sévère de « choléra infantile » dut être traitée sur place, faute, à l’époque, de structure hospitalière.
Les vacances
Les jeunes ont leur maison de campagne à Gréolières : le « Mas des Oliviers », acquis en février 1955, habituellement dit « La Maison Rose », un des lieux où Renée REMANDE avait abrité des enfants. Confort spartiate, nature intacte, et vue superbe. Les ados y montent en fin de semaine et skient à Gréolières-les-neiges.
Ils y font, l’été, des séjours avec Alban FORT, réalisent de leurs mains, avec son aide, des travaux de soutènement. La vieille maison, quoique solide, menaçait de suivre la pente.
La complexité croissante des règles de conformité et d’encadrement ont mis un terme à l’utilisation de cette maison sommaire mais imprégnée de notre passé, dont nous nous sommes séparés à contrecœur.
Il y avait aussi un bateau, un « pointu » pour la pêche ou la baignade, qui a été abandonné pour les mêmes raisons.
François HUMBLOT a participé, organisant des camps dans l’arrière-pays niçois, au fort de peira-cava, où il avait servi, et que l’armée mettait à sa disposition. Il a montré le monde aux ados, en de longs périples, de la Norvège à la Grèce.
Des accueils sont organisés chez des parrains ou marraines.
Tels ceux d’une famille, les enfants de Montbrillant sont conduits dans les écoles, répartis pour éviter qu’ils ne forment un groupe clos. Ils sont ainsi moins « différents » des autres et plus à même de nouer des amitiés personnelles. Ils fréquenteront ainsi jusqu’à onze écoles différentes.
En fonction des résultats, ils sont encouragés à poursuivre, ou sont orientés vers des activités plus concrètes. Il n’existe pas de limite d’âge ni de durée de séjour strictement définies.
Nous possédons les traces d’interventions auprès des employeurs ou des administrations pour recommander, obtenir des formations, des contrats d’embauche.
La santé
De nombreux médecins cannois ont offert leurs services : ophtalmo, ORL, généralistes, neurologues, pédopsychiatre, etc, et pédiatres, évidemment.
Il y eut de rudes moments quand, par exemple, une épidémie sévère de « choléra infantile » dut être traitée sur place, faute, à l’époque, de structure hospitalière.
Les vacances
Les jeunes ont leur maison de campagne à Gréolières : le « Mas des Oliviers », acquis en février 1955, habituellement dit « La Maison Rose », un des lieux où Renée REMANDE avait abrité des enfants. Confort spartiate, nature intacte, et vue superbe. Les ados y montent en fin de semaine et skient à Gréolières-les-neiges.
Ils y font, l’été, des séjours avec Alban FORT, réalisent de leurs mains, avec son aide, des travaux de soutènement. La vieille maison, quoique solide, menaçait de suivre la pente.
La complexité croissante des règles de conformité et d’encadrement ont mis un terme à l’utilisation de cette maison sommaire mais imprégnée de notre passé, dont nous nous sommes séparés à contrecœur.
Il y avait aussi un bateau, un « pointu » pour la pêche ou la baignade, qui a été abandonné pour les mêmes raisons.
François HUMBLOT a participé, organisant des camps dans l’arrière-pays niçois, au fort de peira-cava, où il avait servi, et que l’armée mettait à sa disposition. Il a montré le monde aux ados, en de longs périples, de la Norvège à la Grèce.
Des accueils sont organisés chez des parrains ou marraines.
La SUISSE
Il s'est créé à Cannes un « comité des amitiés Cannes – Suisse », sous l’impulsion de Monsieur et Madame BOCCOZ. Il a facilité des relations avec la Croix Rouge Genevoise, permettant des échanges d’enfants et des accueils dans des familles suisses.
Des centaines d’enfants ont été ainsi reçus, souvent pendant deux mois. Ils y contractaient un début d‘accent valaisan ou Vaudois, mais surtout, des liens qui se pérenniseront parfois.
Des jeunes majeurs, sans appui, bénéficieront d’aides morales et matérielles importantes lors de leur émancipation. En remerciement, Cannes a adressé à la Suisse, un wagon de mimosa. L’affaire fut médiatisée par Radio Lausanne et la Croix Rouge, qui proposèrent de le vendre dans les rues. Le succès de la petite fleur d’hiver fut considérable ! Les envois de mimosa furent renouvelés pendant des années.
Des centaines d’enfants ont été ainsi reçus, souvent pendant deux mois. Ils y contractaient un début d‘accent valaisan ou Vaudois, mais surtout, des liens qui se pérenniseront parfois.
Des jeunes majeurs, sans appui, bénéficieront d’aides morales et matérielles importantes lors de leur émancipation. En remerciement, Cannes a adressé à la Suisse, un wagon de mimosa. L’affaire fut médiatisée par Radio Lausanne et la Croix Rouge, qui proposèrent de le vendre dans les rues. Le succès de la petite fleur d’hiver fut considérable ! Les envois de mimosa furent renouvelés pendant des années.
Les Budgets
Les premières ressources, à Soultz, sont dues à l’activité de R. REMANDE. Des appoints originaux s’y ajoutent à l’occasion : les premières tables ont été payées en leçons de français, données à la fille du menuisier ! L’ensemble permet de « tenir le coup ».
Plus tard, à Cannes, les fonds proviennent :
des dons, des legs.
Une ressource essentielle provient des prisonniers de guerre. Un premier groupe avait décidé d’offrir « le salaire du prisonnier », un mark par mois.
Lorsque l’oflag VA fut dissous, cette tradition parut menacée. Bien au contraire, ses membres furent répartis dans d’autres oflags, qui devinrent autant de participants, et le restèrent longtemps. En 1984, une quarantaine de camarades, ou leurs veuves, le faisaient toujours parvenir.
Plus tard, à Cannes, les fonds proviennent :
- des cotisations,
- des ventes organisées dans le jardin,
- de la mairie : le conseil municipal octroie une subvention de 1000 F, organise une quête à la sortie des mariages, aide à l’entretien des parcs,
- du casino qui reverse 1 franc sur chaque entrée,
- des clubs-services : Rotary de Cannes, de Mandelieu, Lions club de Cannes –Californie,
des dons, des legs.
Une ressource essentielle provient des prisonniers de guerre. Un premier groupe avait décidé d’offrir « le salaire du prisonnier », un mark par mois.
Lorsque l’oflag VA fut dissous, cette tradition parut menacée. Bien au contraire, ses membres furent répartis dans d’autres oflags, qui devinrent autant de participants, et le restèrent longtemps. En 1984, une quarantaine de camarades, ou leurs veuves, le faisaient toujours parvenir.
L'Intervention progressive de l'Administration
En avril 1944, une loi a prévu la prise en charge par l’Etat, des enfants dont les parents étaient déchus de leurs droits. Ceci a constitué une certaine ressource, mais elle ne concernait, ni les orphelins, ni les abandonnés, et ces distinguos n’influençaient en rien l’admission des enfants au Rayon de Soleil.
Au cours des années 50, le Conseil Général accorde une contribution financière, mais seulement à titre de complément des ressources propres de l’Association.
En 1958, cette contribution était, à Saint Léon, de 74 F par jour et par enfant (900F pour un foyer départemental).
Progressivement, les ressources traditionnelles de l’Association s’amenuisent (l’exception de dons personnels, cotisations et vente de Saint Mandé) et le prix de journée évolue pour devenir la ressource de base actuelle.
Au cours des années 50, le Conseil Général accorde une contribution financière, mais seulement à titre de complément des ressources propres de l’Association.
En 1958, cette contribution était, à Saint Léon, de 74 F par jour et par enfant (900F pour un foyer départemental).
Progressivement, les ressources traditionnelles de l’Association s’amenuisent (l’exception de dons personnels, cotisations et vente de Saint Mandé) et le prix de journée évolue pour devenir la ressource de base actuelle.
Les adoptions
Le Rayon de Soleil est largement connu en France et au-delà. Des demandes d’aide proviennent de toutes les régions. La réponse aux appels est systématiquement positive.
Les bébés sont collectés par Madame FORT, que l’on pouvait voir revenir, portant un couffin ou un berceau.
N’y pouvant suffire seule, elle était aidée par une infirmière–puéricultrice, Mme SAUTERET - malgré les risques et fatigues des transports aux quatre coins de la France, par exemple passer des heures dans la foule, abritée dans le passage souterrain en gare de Dijon, un bébé sur les bras, pour déclarer finalement que « ça s’était assez bien passé ».
Il est hors de question d’héberger à Cannes une telle quantité d’enfants. Des parents adoptifs se manifestent. Il existe une liste d’attente. De longues entrevues entre les FORT et les candidats à l’adoption sont exigées. La motivation est essentielle. Sont retenus, les couples stables désirant adopter essentiellement dans l’intérêt de l’enfant. Les autres éléments, ressources, statut social, etc, sont plus contingents. Les adoptions réussies sont nombreuses…, mais, qui peut, à coup sûr, prévoir l’avenir ?
« Ecureuil » ne se contente pas de « placer » des enfants en adoption. Elle noue de vraies relations avec les parents adoptifs. Où qu’elle soit, en France, je l’ai toujours vu s’absenter un moment, pour aller prendre des nouvelles et voir grandir un protégé qui habitait …« tout près » !
Les pouvoir publics encouragent et stimulent ouvertement l’accueil, le placement et, si possible l’adoption des enfants de la guerre.
Il est manifeste que les juges lui accordent une confiance et une liberté d’action nettement plus importante que ce que nous connaissons.
De 1935 à 1985, le Rayon de Soleil de Cannes a réalisé 896 adoptions, dont soixante dix sept Canadiens envoyés par le centre d’adoption et protection de l’enfance de Montréal.
De plus, madame le docteur LEMIRE, agissant en Inde, au Liban, en Corée, etc…, a créé, au long de son parcours, des lieux d’accueil, dispensaires, écoles etc.
Les cas insolubles, localement, son orientés vers une famille adoptive. Près de sept cent adoptions ont été réalisées, avec l’assistance administrative du Rayon de Soleil de Cannes. En 1970, elle crée à Paris l’Association du Rayon de Soleil de l’Enfant Etranger.
Après la guerre, le nombre d’enfants orphelins ou abandonnés va diminuant, les adoptions se raréfient. L’incitation des pouvoirs publics va s’atténuant en proportion, et même pourra s’inverser, du fait de l’incrédulité et de l’hostilité de certains responsables.
En 2004, le besoin n’est plus le même. Les mentalités ont changé, parallèlement aux possibilités médicales. Les abandons sont rares, une quinzaine par an dans les Alpes Maritimes. Les services sociaux départementaux s’en chargent.
L’accent est actuellement mis sur les adoptés et leur désir de connaître leurs racines, la volonté de moduler la rigueur de l’accouchement « sous X ». Une structure nationale comprenant personnalités issues de multiples structures.
Le « CNAOP » décide de la suite à donner à chaque dossier, compte tenu de l’ensemble, parfois contradictoire, de tous ses éléments. Il dispose de moyens de recherche importants et peut organiser des rencontres si les circonstances le permettent.
Le Rayon de Soleil de Cannes a réalisé sa dernière adoption en août 1989. Son agrément est donc caduc depuis 1992.
Les bébés sont collectés par Madame FORT, que l’on pouvait voir revenir, portant un couffin ou un berceau.
N’y pouvant suffire seule, elle était aidée par une infirmière–puéricultrice, Mme SAUTERET - malgré les risques et fatigues des transports aux quatre coins de la France, par exemple passer des heures dans la foule, abritée dans le passage souterrain en gare de Dijon, un bébé sur les bras, pour déclarer finalement que « ça s’était assez bien passé ».
Il est hors de question d’héberger à Cannes une telle quantité d’enfants. Des parents adoptifs se manifestent. Il existe une liste d’attente. De longues entrevues entre les FORT et les candidats à l’adoption sont exigées. La motivation est essentielle. Sont retenus, les couples stables désirant adopter essentiellement dans l’intérêt de l’enfant. Les autres éléments, ressources, statut social, etc, sont plus contingents. Les adoptions réussies sont nombreuses…, mais, qui peut, à coup sûr, prévoir l’avenir ?
« Ecureuil » ne se contente pas de « placer » des enfants en adoption. Elle noue de vraies relations avec les parents adoptifs. Où qu’elle soit, en France, je l’ai toujours vu s’absenter un moment, pour aller prendre des nouvelles et voir grandir un protégé qui habitait …« tout près » !
Les pouvoir publics encouragent et stimulent ouvertement l’accueil, le placement et, si possible l’adoption des enfants de la guerre.
Il est manifeste que les juges lui accordent une confiance et une liberté d’action nettement plus importante que ce que nous connaissons.
De 1935 à 1985, le Rayon de Soleil de Cannes a réalisé 896 adoptions, dont soixante dix sept Canadiens envoyés par le centre d’adoption et protection de l’enfance de Montréal.
De plus, madame le docteur LEMIRE, agissant en Inde, au Liban, en Corée, etc…, a créé, au long de son parcours, des lieux d’accueil, dispensaires, écoles etc.
Les cas insolubles, localement, son orientés vers une famille adoptive. Près de sept cent adoptions ont été réalisées, avec l’assistance administrative du Rayon de Soleil de Cannes. En 1970, elle crée à Paris l’Association du Rayon de Soleil de l’Enfant Etranger.
Après la guerre, le nombre d’enfants orphelins ou abandonnés va diminuant, les adoptions se raréfient. L’incitation des pouvoirs publics va s’atténuant en proportion, et même pourra s’inverser, du fait de l’incrédulité et de l’hostilité de certains responsables.
En 2004, le besoin n’est plus le même. Les mentalités ont changé, parallèlement aux possibilités médicales. Les abandons sont rares, une quinzaine par an dans les Alpes Maritimes. Les services sociaux départementaux s’en chargent.
L’accent est actuellement mis sur les adoptés et leur désir de connaître leurs racines, la volonté de moduler la rigueur de l’accouchement « sous X ». Une structure nationale comprenant personnalités issues de multiples structures.
Le « CNAOP » décide de la suite à donner à chaque dossier, compte tenu de l’ensemble, parfois contradictoire, de tous ses éléments. Il dispose de moyens de recherche importants et peut organiser des rencontres si les circonstances le permettent.
Le Rayon de Soleil de Cannes a réalisé sa dernière adoption en août 1989. Son agrément est donc caduc depuis 1992.
Les anciens sites
Juin 1946 : Valbonne
Ce village est situé à une vingtaine de kilomètres de Cannes. Un pavillon y est loué. Il permet de recevoir dix huit enfants supplémentaires. Il est dirigé par Gilbert FORT, jeune frère d’Alban, et son épouse. A l’usage, il s’avère que ce foyer est trop éloigné et trop isolé.
Juillet 1948 : Chateauneuf de Grasse
Un établissement social privé, le « Foyer Saint Christophe », doit cesser son activité. Il est offert tout équipé au Rayon de Soleil. Il est plus accessible, et tout proche d’une école. Toute l’équipe de Valbonne s’y installe. Gilbert FORT, trop affaibli par une détention de neuf mois à Dachau, doit renoncer à en prendre la direction.
C’est Monsieur et Madame ROBERT qui assumeront cette charge. Ils hébergent vingt « lutins » dans d’excellentes conditions. Cette construction allait donner des soucis : construite sur un terrain instable, elle se lézardait malgré diverses tentatives, la nécessité d’un autre départ se précisait lentement.
Vallauris
Une « Campagne » comportant un terrain de près de un hectare et un bâtiment, « Lou Mazet », a été reçu en legs (legs FERY en 1974).
Pascal, un des fils FORT, entrepreneur de jardins, sa femme et ses enfants s’y installèrent. Ils gardèrent et entretinrent les lieux. Les enfants d’autres « Rayons » y étaient reçus en vacances. Leur accueil était organisé par le jeune couple.
Pourtant, les locaux sont mal adaptés à l’hébergement d’un groupe. L’espace manque, le confort laisse à désirer. Cette formule a pu fonctionner quelques années, dans un esprit d’entraide, avec des moyens limités et l’aide du soleil, de la plage et des poteries de Picasso.
La mise aux normes des lieux aurait nécessité des travaux d’importance croissante, hors de proportion avec le service attendu. Les règlements sécuritaires, là encore, ont imposé l’arrêt des séjours. Vallauris a été mis en attente comme l’avait été saint Léon.
Cabrespine
L’association de Cannes, reconnue d’utilité publique, recueillit de ce fait, un établissement à Cabrespine, proche du domicile de R. REMANDE, mais trop lointain pour pouvoir être géré par Cannes. Une association locale fut créée. Ce bien fut transféré à la Fédération, après que celle-ci fut elle-même reconnue d’intérêt public en avril 1975.
Ce village est situé à une vingtaine de kilomètres de Cannes. Un pavillon y est loué. Il permet de recevoir dix huit enfants supplémentaires. Il est dirigé par Gilbert FORT, jeune frère d’Alban, et son épouse. A l’usage, il s’avère que ce foyer est trop éloigné et trop isolé.
Juillet 1948 : Chateauneuf de Grasse
Un établissement social privé, le « Foyer Saint Christophe », doit cesser son activité. Il est offert tout équipé au Rayon de Soleil. Il est plus accessible, et tout proche d’une école. Toute l’équipe de Valbonne s’y installe. Gilbert FORT, trop affaibli par une détention de neuf mois à Dachau, doit renoncer à en prendre la direction.
C’est Monsieur et Madame ROBERT qui assumeront cette charge. Ils hébergent vingt « lutins » dans d’excellentes conditions. Cette construction allait donner des soucis : construite sur un terrain instable, elle se lézardait malgré diverses tentatives, la nécessité d’un autre départ se précisait lentement.
Vallauris
Une « Campagne » comportant un terrain de près de un hectare et un bâtiment, « Lou Mazet », a été reçu en legs (legs FERY en 1974).
Pascal, un des fils FORT, entrepreneur de jardins, sa femme et ses enfants s’y installèrent. Ils gardèrent et entretinrent les lieux. Les enfants d’autres « Rayons » y étaient reçus en vacances. Leur accueil était organisé par le jeune couple.
Pourtant, les locaux sont mal adaptés à l’hébergement d’un groupe. L’espace manque, le confort laisse à désirer. Cette formule a pu fonctionner quelques années, dans un esprit d’entraide, avec des moyens limités et l’aide du soleil, de la plage et des poteries de Picasso.
La mise aux normes des lieux aurait nécessité des travaux d’importance croissante, hors de proportion avec le service attendu. Les règlements sécuritaires, là encore, ont imposé l’arrêt des séjours. Vallauris a été mis en attente comme l’avait été saint Léon.
Cabrespine
L’association de Cannes, reconnue d’utilité publique, recueillit de ce fait, un établissement à Cabrespine, proche du domicile de R. REMANDE, mais trop lointain pour pouvoir être géré par Cannes. Une association locale fut créée. Ce bien fut transféré à la Fédération, après que celle-ci fut elle-même reconnue d’intérêt public en avril 1975.
La famille FORT
Les FORT ont cessé leur activité à Montbrillant, en 1976, après avoir préparé leur relève : Ils avaient, dans cette perspective, embauché René VIGNE et sa femme Luce, comme éducateurs, en novembre 1970.
Partis de rien, ils avaient créé un extraordinaire réseau d’amitiés, acquis une notoriété dépassant l’hexagone Français, et un impressionnant patrimoine immobilier.
Ils ont habité un modeste appartement, gardant des contacts avec leurs enfants et leurs nombreux amis.
Alban FORT est décédé en mai 1983.
Pour leur action pendant les années de guerre, Madame Germaine FORT et son époux Alban FORT, à titre posthume, ont reçu la Médaille des Justes et ont été autorisés à planter un arbre commémoratif. Madame FORT était seule à Jérusalem lors de cette cérémonie, le 27 août 1985.
Restée seule, Madame FORT a gardé le pli de s’occuper des autres plus que d’elle-même. Il devint préférable de lui faire livrer des repas à domicile, puis l’admission dans une bonne maison de retraite fut préférée. Elle y recevait ses enfants et passait souvent les fins de semaine à Vallauris.
Elle était fière des succès universitaires de ses petits-enfants et, peut-être plus encore, leurs motivations sociales.
Elle ne se désintéressait certes pas des foyers, mais avec cette netteté qui avait toujours été sa marque, elle avait décidé de ne pas y intervenir. Nous ne l’avons reçue qu’en de rares et importantes occasions.
Germaine FORT est décédée brusquement le 21 février 2001 âgée de 90 ans.
Partis de rien, ils avaient créé un extraordinaire réseau d’amitiés, acquis une notoriété dépassant l’hexagone Français, et un impressionnant patrimoine immobilier.
Ils ont habité un modeste appartement, gardant des contacts avec leurs enfants et leurs nombreux amis.
Alban FORT est décédé en mai 1983.
Pour leur action pendant les années de guerre, Madame Germaine FORT et son époux Alban FORT, à titre posthume, ont reçu la Médaille des Justes et ont été autorisés à planter un arbre commémoratif. Madame FORT était seule à Jérusalem lors de cette cérémonie, le 27 août 1985.
Restée seule, Madame FORT a gardé le pli de s’occuper des autres plus que d’elle-même. Il devint préférable de lui faire livrer des repas à domicile, puis l’admission dans une bonne maison de retraite fut préférée. Elle y recevait ses enfants et passait souvent les fins de semaine à Vallauris.
Elle était fière des succès universitaires de ses petits-enfants et, peut-être plus encore, leurs motivations sociales.
Elle ne se désintéressait certes pas des foyers, mais avec cette netteté qui avait toujours été sa marque, elle avait décidé de ne pas y intervenir. Nous ne l’avons reçue qu’en de rares et importantes occasions.
Germaine FORT est décédée brusquement le 21 février 2001 âgée de 90 ans.
Et après la famille FORT
A Saint Léon, en juillet 1983 Bernard et Claudette MARIN succédèrent aux CAMILLE.
Ils édifièrent une série de studios sur le côté du bâtiment, ce qui facilita la transition des ados vers leur autonomie.
Ils participèrent personnellement à ces travaux.
Ils dirigèrent le foyer pendant 8 ans.
En 1991, Pierre et Françoise MASSOT prirent leur suite.
Ils furent un temps Directeur et Directrice adjointe du foyer.
Lorsque René VIGNE prit sa retraite, P. MASSOT devint directeur des deux foyers.
Mme VIGNE et Mme MASSOT étaient ses adjointes.
Cette situation dura jusqu’en juin 1999.
P. MASSOT prit alors sa retraite et ses deux adjointes devinrent Directrices en titre.
Françoise MASSOT resta directrice jusqu’au 1er octobre 2001. Elle exerça cette fonction avec le professionnalisme acquis au cours d’une longue expérience.
Le 1er octobre 2001, Serge AZEMA lui succéda.
À partir du 1er juillet 2020, monsieur Frank AIME assumera la gestion de l'association.
Ils édifièrent une série de studios sur le côté du bâtiment, ce qui facilita la transition des ados vers leur autonomie.
Ils participèrent personnellement à ces travaux.
Ils dirigèrent le foyer pendant 8 ans.
En 1991, Pierre et Françoise MASSOT prirent leur suite.
Ils furent un temps Directeur et Directrice adjointe du foyer.
Lorsque René VIGNE prit sa retraite, P. MASSOT devint directeur des deux foyers.
Mme VIGNE et Mme MASSOT étaient ses adjointes.
Cette situation dura jusqu’en juin 1999.
P. MASSOT prit alors sa retraite et ses deux adjointes devinrent Directrices en titre.
Françoise MASSOT resta directrice jusqu’au 1er octobre 2001. Elle exerça cette fonction avec le professionnalisme acquis au cours d’une longue expérience.
Le 1er octobre 2001, Serge AZEMA lui succéda.
À partir du 1er juillet 2020, monsieur Frank AIME assumera la gestion de l'association.